Les petits réseaux au Tchad et leurs modes de gestion

Au Tchad, les 11 plus grandes villes ont leur service d’eau géré par la Société Tchadienne des Eaux (STE).

Dans les petites villes, la gestion est majoritairement déléguée aux Associations des Usagers de l’Eau (AUE) par le ministère en charge de l’eau, les communes étant à ce jour très peu présentes (le niveau de décentralisation au Tchad est très faible et ne concerne que quelques collectivités, dites Collectivités Territoriales Décentralisées – CTD). La gestion par les AUE peut prendre deux formes distinctes :

1. Soit l’AUE assume la gestion du réseau, avec les spécificités suivantes : le bureau de l’AUE se concentre sur son rôle d’instance représentative des usagers et de leurs besoins en matière d’accès à l’eau potable. Elle recrute et salarie une personne via un contrat de travail, à qui est confiée l’intégralité de la gestion technique et financière. Sur le plan financier notamment, le salarié encaisse l’ensemble des recettes qui lui permettent d’abonder et le fonds d’exploitation courante, et le fonds de renouvellement.

2. Soit l’AUE confie la gestion à une entreprise privée, via un contrat d’exploitation

Que la gestion soit assurée par un opérateur privé (cas 2) ou par du personnel d’exploitation (cas 1), le principe du contrat de maintenance est par ailleurs largement promu auprès des AUE. Ce contrat de maintenance vise à passer un contrat de marché entre l’AUE et un spécialiste en électromécanique, dit « maintenancier » et compétent pour les interventions lourdes sur l’unité de production : pompe, groupe électrogène, armoire électrique, etc. A la charge de ce dernier d’intervenir en cas de lourdes pannes et pour exécuter les révisions sur les équipements.

Les pratiques de suivi du service de l'eau

Depuis 2007, fin d’exécution du Projet Centre Secondaires (PCS), des CCAG (Cellules de Conseil et d’Appui à la Gestion) ont été mises en place pour assurer le suivi des services de l’eau dans les petites villes. Aujourd’hui, sur un parc de 130 réseaux AEP au Tchad, 110 centres bénéficient de l’appui de deux CCAG :

  • 60 centres dans la zone Nord, sur un potentiel de 150 centres (la mission de CCAAG est assurée par le cabinet SENORT)
  • 50 centres au Sud dans la zone saoudienne sur un potentiel de 80 centres (la mission de CCAAG est assurée par l’ONG AGIR)

Au Tchad, le coût du suivi est de 40 FCFA/m3 produit, financé par la vente de l’eau.

 

Documents à télécharger